jeudi 15 novembre 2007

Ahmed CHENIKI : "Histoire d’astérisque" [ou "l'univers biodégradable" de l'Université algérienne]

Ahmed CHENIKI
Université de Annaba



Ne craignez pas vos ennemis,
Au pire ils peuvent vous tuer,
Ne craignez pas vos amis,
Au pire, ils peuvent vous trahir.
Craignez les indifférents,
Leur silence autorise le crime et la trahison.
(Bruno Iassenski)


Histoire d’astérisque

J’ai été surpris en lisant dans un texte de l’école doctorale de Français (datée du mois d’avril 2007) que mon nom était affublé d’un astérisque. J’ai tout de suite pensé à Astérix. Mais je m’étais ressaisi pensant à cet astérisque qui avait envoyé Guy Môquet devant ses bourreaux et à cette croix devant le nom d’un de mes oncles lâchement fusillé par les forces coloniales. Que disait ce maudit signe ? Mon nom était exclu de l’école doctorale de français.
Drôle d’attitude synonyme d’une sorte de danger grave dans une Algérie qui, contre vents et marées, cherche à aller vers la modernité, malgré des comportements indignes d’une université condamnée, malgré les forces de la régression, à l’ouverture. D’où d’ailleurs, le nom d’univers-sité (cité) pour reprendre ce mot déconstruit parfois heureux de Michel de Certeau.
Ce qui est tragique, c’est quand des collègues acceptent sans ciller ce type d’attitudes sans s’interroger sur la réalité de la chose. C’est ce que nous appelons, je crois, la critique des sources trop marquée par un autre élément : la prudence méthodologique. Triste réalité d’une université, trop peu critique, applaudissant les discours oraux et faisant la nique à l’intelligence, à la trace écrite et au savoir. Il n’y a pas plus facile que d’exclure ou de laisser faire. Clin d’œil du côté de Sartre et de Foucault ou du côté du personnage Méphisto tiré du remarquable roman de Klaus Mann considérant ces attitudes de « gestus complice et coupable » (Foucault). Le « mal est en nous » disait un résistant algérien qui dénonçait les simulacres fascisants et les hérauts de guerre facile sévissant dans une société préférant s’éloigner d’une université prisonnière des évidences et des jugements confectionnés sous le sceau de l’exclusion et du bruit peu flatteur des coulisses, une université en lambeaux. Voudrait-on encore pousser les seuls universitaires libres à l’exil, comme ce fut le cas dans les années 90 ?
Je fais toujours partie de l’école doctorale de français, malgré cet ignominieux astérisque. Collègues de l’école doctorale de français, je vous mets au défi de me sortir une seule décision d’exclusion me concernant, sauf ce foutu astérisque concocté pour raisons personnelles. Je voudrais connaitre les raisons exactes de mon éviction. Pourquoi, ne vérifiez vous pas les textes en n’accordant de l’intérêt qu’à l’écrit, espace privilégié de la modernité ? Lisez l’arrêté N°264 daté du 18 décembre 2005 portant création de l’école doctorale de Français. Encore une fois, Sartre à la rescousse : l’enfer, c’est les autres. On me dénie le droit d’enseigner et de diriger des recherches dans une Algérie appelée, en principe, à en finir avec les discours fascisants. Tragique destinée d’une école de français dont le mot d’ordre devrait être liberté et débat d’idées, non le monopole de la mise à l’écart et de la marginalisation. Pierre Bourdieu m’avait dit un jour que nous voguions dans l’université algérienne dans un univers biodégradable.
Je n’étais pas d’accord avec lui à l’époque, j’ai fini malheureusement par apprendre à mes dépens la justesse de ses propos : j’ai été victime en mars dernier d’un grave accident cardiaque. Que l’on m’explique le sens de cette exclusion, ses tenants et ses aboutissants.
J’apprends, il y a quelques jours, ma mise à l’écart au hasard de la lecture d’un document daté d’avril dernier, puis, cette semaine, après que deux étudiants eurent proposé à l’université de Constantine mon nom comme directeur de recherche. Comment affuble t-on ce type d’astérisque ? Est-ce comme ce fut le cas pour Guy Môquet et mon oncle ? Notre pays n’a-t-il pas besoin de toutes ses compétences ? J’ai peur pour mos étudiants, notre université et notre pays. Les problèmes personnels devraient prendre la clé des champs d’une université et d’enseignants censés servir les étudiants en leur apportant le meilleur encadrement possible.
Je ne sais si chacun de nous se soucie quelque peu de sa conscience, certes malheureuse, mais peut-être sera-t-elle réfractaire à la barbarie de l’absence, du laisser-faire et de la frousse. Mais, à propos, l’université et le savoir s’accommodent- ils aussi bien de l’exclusion et du vide ? Je suis inquiet pour mon université et mon pays.
Je lance un appel aux amis leur demandant de réagir contre ces injustices qui freinent tout élan sérieux vers la modernité et la liberté de savoir et le monopole de l’écrit à l’université censée être le lieu privilégié du débat et du développement du pays. Pour ma part, je n’arrêterais pas le combat. Par principe.
TOUT SILENCE EST COMPLICE.

Cordialement
AHMED CHENIKI
Pour apprécier une étude de M. Ahmed Cheniki : http://www.lexpress iondz.com/ T20070322/ ZA10-6.htm

Elections locales de novembre 2009 : Un billet de valeur citoyenne à ne pas dévaluer !


15 mois nous séparent de l’élection présidentielle. S’il n’y a personne pour sentir d’ores et déjà le petit air de précampagne, cela signifiera que la prochaine élection présidentielle est prédestinée à être autant maltraitée par les journaux algériens que la campagne en cours et que l’essentiel des débats en rapport avec le rendez-vous de 2009 sera escamoté au même titre que ceux en relation avec les élections locales et régionales de cette fin du mois.

Ces dernières ont en réalité une indéniable valeur de sondage, grandeur nature, sur les principales tendances politiques et sur les thèmes, captivant ou ne captivant plus l’opinion, en préparation des reconsidérations et autres innovations qui caractériseront, le moment venu, le langage politique algérien. Elles sont sensées servir à dépasser les tares de fraude, d’opportunisme et d’inutilité qui collent aux élus, depuis longtemps en vue de leur habilitation politique. L’apparition du mot d’ordre de « lutte contre les maffias locales » n’est en ce sens pas un simple effet de style, elle répond à la nécessité de mettre en œuvre des politiques locales dont la direction ne peut qu’être confiée à des maires politiquement compétents et légitimement élus. Et en ces temps où l’on a l’impression que l’on quitte résolument l’ère de la légitimité historique, limites biologiques obligent, l’on tergiverse encore sur la nature de nouvelle (s) source(s) de légitimité(s) sur la base desquelles l’élite politique du pays viendrait à se constituer en caste ou à se régénérer et à se renouveler –selon quels critères ? Quelle que soit l’issue de telles tergiversations, l’élu finira bien par être doté de qualités et de prérogatives nettement politiques et de pouvoirs bien réels, chacun selon son mandat.
C’est que des assemblées locales politiques sont à même, non seulement de freiner les appétits gloutons des réseaux affairistes ou maffieux qui ciblent des localités jugées sans défense -c’est-à-dire sans élus conscients, sans opinion publique agissante, sans société civile éveillée, organisée et dynamique : des candidats viennent de dénoncer pour la première fois l’existence de réseaux de trafic d’organes, cette nouvelle forme de sociétés anthropophages- , mais aussi de penser de manière adéquate et de mener concrètement une politique de développement local durable en mesure de s’articuler à une politique nationale de même nature.
Ceci, d’autant plus qu’il y a de moins en moins de tabous touchant le patrimoine historique, culturel, immatériel, et de moins en moins de rejet de métiers il y a un temps infériorisés. La récente exhumation parlementaire de la polémique sur les caractères à utiliser dans la transcription de tamazight pourrait constituer un indice que d’aucuns voudraient ramener les critères de sélection des pépinières des élites du futur dans le pays à un niveau plus que sociologique, idéologique, historique et linguistique. Tous les segments de l’opinion, y compris ceux acquis à la défense de tamazight, donnent des signes d’adhésion à cette mécanique sélective, plus dominatrice que capacitaire, prenant plus des allures « définitives » que tendant à une démarche intégrative, comme si le pouvoir de décision momentané peut infailliblement préjuger de développements et de contre développements ultérieurs.
A ces deux tâches, vient se joindre, aussi, celle de la dynamique citoyenne, irréversible malgré l’apparition de quelques marques d’identifications collectifs sans ancrage historique et social ; émancipatrice malgré la crainte, justifiée, de la voir complètement absorbée par une aliénation aux effets de la mondialisation, aux dépens de la culture nationale qui passe ainsi de l’état de minorisation officielle nationale à des formes de ‘’protectionite’’ en tant qu’ « espèce » en voie de disparition.
Il n’y a pas à négliger le fait que les populations sont souvent dans le besoin de se donner de nouvelles perspectives communes à cause, principalement, de l’évolution des besoins et de la mobilité démographique marquant par l’exode les localités plus rurales et par l’affluence celles plus urbanisées ainsi que des connaissances.
Une campagne électorale est l’une des rares occasions, l’état d’urgence n’aidant pas, pour se rassembler, discuter, tenter de dégager des visions actualisées pour la ville, pour le village, pour la circonscription. De même que pour une cause ou pour une autre. Il y a donc un travail horizontal de socialisation et de projection collective qui s’effectue à l’occasion d’une campagne que les candidats ont au moins l’honneur de justifier, quel que soit le style adopté, les qualités qu’on leur attribue ou le programme proposé ; ce travail n’est ni vain, ni négligeable, y compris pour les observateurs, journalistes compris, mais on ne peut l’observer qu’en allant sur le terrain, en le valorisant car il ne se dégage pas toujours des formules lapidaires usuelles lors de la confection des propositions de campagne.
A un niveau institutionnel, il n’est pas exclu que, entre les élections du 29 novembre prochain et l’élection présidentielle de 2009, une nouvelle constitution vienne consacrer des conclusions tirées de l’état des choses tel que constaté mais aussi tel que projeté pour la Nation, en bonne partie des travaux des commissions chargées des réformes tout azimuts mises sur pied il y a de cela des années et des évolutions connues tant au niveau national (à commencer par le statut de l’une des langues maternelles algériennes) que mondial, notamment avec les nouvelles formes de résistance à la mondialisation ultra-libérale ; cela pourrait être une façon de passer à la 2ème République qui, espérons-le mais mobilisons-nous aussi pour ce faire, gardera son identité démocratique et sociale annoncée dès novembre 1954.
Avec ces réformes fondamentales, devront coïncider à la fois de nouvelles distributions de missions et prérogatives de l’Etat et des élus ainsi qu’une réorganisation territoriale des collectivités locales, ce qui pourrait impliquer, au-delà des simples codes de la Commune et de la Wilaya, de possibles élections locales anticipées d’ici l’horizon 2010.
Si, avec un tel cahier de charges, les élections locales du 29 novembre 2007 continuent d’être traitées comme un fait divers tant par la presse que par les électeurs, alors tout le monde aura accepté d’abdiquer sa citoyenneté, son droit de regard, de contrôle et d’expression, au profit des tenants d’une activité politique limitée aux groupes et hommes d’influence, aussi divers qu’informels. C’est, quand on parle de nécessité de changer de système, ce système parallèle et informel qui est visé, le système politique officiel n’étant souvent redevable que de combler son déficit démocratique, de résoudre ses contradictions, parfois insensées, et d’opérer les mises à jour indispensables en vue d’une compétence projective en phase avec les aspirations populaires les plus prometteuses.
C’est dire que, à tout rater de la vie politique nationale en ce moment précis, il s’agit au minimum d’avoir le réflexe de sauvegarder la valeur authentique du Billet de vote : même nul, il exprimera la détermination de chaque votant(e) à garder au concept de volonté populaire, de souveraineté populaire et de légitimité démocratique à la fois son sens et sa force de validation ou de censure. Afin que les charlatans finissent un jour par se décourager et cessent, en désespoir de cause, d’investir dans le découragement et l’écoeurement des gens du peuple…
15 novembre 2007,
Tahar HAMADACHE.

dimanche 4 novembre 2007

Une façon de remplacer une directrice de cité à Batna, en 2003

Titre : Parallèlement à la poursuite des travaux à la cité universitaire 1000 lits de Batna pour qu’elle soit inaugurée par le Président,
Installation d’un nouveau directeur à l’aide de la force publique
Le délégué régional des Œuvres sociales universitaires de Batna a procédé, hier, à l’installation du nouveau directeur de la cité universitaire 1000 lits en usant de la force publique, en remplacement de l’ancienne directrice dont la mission est terminée.

Selon le représentant du syndicat national autonome des professionnels de l’administration publique (SNAPAP), l’opération de l’installation a été menée de manières inhabituelles du fait qu’il a été fait recours à la casse des huis des portes en l’absence de la directrice, ce qui a soulevé un mouvement de protestation, l’occupation du magasin principal par les travailleur et leur entrée en grève de la faim après en avoir fermé les portes principales à l’aide de chaînes de fer.
Dans un communiqué qu’ils ont émis, les travailleurs ont affirmé leur attachement à la décision du retour de la directrice à son poste du fait qu’elle a été victime de calculs syndicaux étant donné que la cité des 1000 lits est autonome du reste de reste des cités dans sa représentation syndicale : le Snapap, raison pour laquelle un complot a été ourdi à son encontre par le coordinateur des cités universitaires qui adhère au Syndicat de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Ce complot explique le fait qu’elle soit relevée de ses fonctions par la direction de l’Office national des œuvres universitaires (Onou). [Voir déclaration Snapap, NDLR]
La directrice de la cité, madame Fatiha Boucetta, a assuré que l’installation du nouveau directeur a été faite de manière illégale et qu’elle a fait appel à un huissier de justice pour constater ce qui s’est produit en son absence pendant l’ouverture forcée des bureaux sans respect des procédures légales. Elle a précisé qu’elle ignore les raisons de son relèvement de ses fonctions de directrice de la cité malgré les très bons rapports qu’elle entretient avec le personnel. Le prétexte, comme elle le dit, serait l’entrée en grève de la faim depuis le 20 septembre 2003, dont deux grévistes déjà en état critique vu la détérioration de leur état de santé. (Voir article de presse) Elle a regretté l’agression par certains travailleurs venus des autres cités des travailleurs de la cité des 1000 lits, en usant à l’encontre de ces derniers de bâtons, de barres de fer et de pierres, ce qui entraîné la blessure de plusieurs travailleurs pendant qu’ils étaient occupés aux travaux en cours en vue de son inauguration par le président de la République. [Voir déclaration du Snapap, NDLR]
Devant le silence de la tutelle, les travailleurs se sont rabattus sur l’occupation du magasin principal pour y tenir un sit-in et entamer une grève de la faim illimitée, revendiquant par cette action le retour de la directrice à son poste et l’envoi d’une commission d’enquête par le Directeur général de l’administration de l’Office national des œuvres universitaires. [Voir déclaration du Snapap, Conseil de wilaya de Batna, 22 septembre 2003 ? NDLR]
D’un autre côté, le bureau de coordination des conseils syndicaux du secteur de l’enseignement supérieur de Batna a rendu public un communiqué par lequel il affirme sa revendiquer la mise à l’écart de la même directrice de la gestion de la dite cité pour protéger les travailleurs de la politique du « diviser pour régner, après constat d’échec dans la gestion de la cité ».

Le délégué régional a affirmé, quant à lui, avoir exécuté une décision de fin de fonction émanant de la direction générale de l’ONOU en présence d’un huissier de justice sans la présence de la force publique restée, selon lui, en dehors de l’enceinte de la cité pour préserver la sécurité publique après la tentative des travailleurs de lui faire obstacle dans les jours précédents. Il a ajouté que la directrice s’occupe de la direction de la cité en qualité de directrice par intérim, qu’elle a trompé les travailleurs et les a entraînés dans des affaires qui ne les concernent pas. Il a nié le fait qu’elle ne soit pas tenue informée de la mission confiée à son confrère et affirme que, au contraire, il a passé une semaine à tenter de la convaincre, sauf qu’elle a refusé de passer les consignes.
S’agissant des accusations portées contre lui en tant que délégué des œuvres universitaires, il dit : « qui a une preuve, qu’il la présente à la justice et [qu’il est] prêt à accueillir toute commission d’enquête ». [Voir pourtant El Khabar du 05 avril 2006, NDLR]
Quant à l’attachement des travailleurs à leurs revendications, notre interlocuteur dit que : « la loi est claire et qu’ils n’ont qu’à s’y soumettre », assurant avoir pris la décision de ne sanctionner aucun travailleur et que le dialogue est la seule voie de règlement des difficultés et non pas la violence.
Â. Mesmoudi.
Source : le quotidien algérien d’expression arabophone El Khabar, page 5, édition du 28 septembre 2003,

Un article de L'Est Républicain. Cas : Fatiha BOUCETTA.

BATNA /
A LA VEILLE DE LA VISITE DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
L’affaire de la cité 1000 lits/filles, grave menace sur l’ordre public ?

Ali Benbelgacem.
L’affaire de la cité universitaire résidentielle 1000 lits/filles de Batna a négativement évolué depuis une semaine, enregistrant des faits gravissimes constituant objectivement une sérieuse menace sur l’ordre public à la veille de la visite du président de la République à Batna.

Personne ne doute dans la capitale des Aurès qu’il s’agit d’un complot fabriqué de toutes pièces par les « rentiers » des œuvres sociales universitaires de Batna. Destituer la directrice de la cité 1000 lits/filles de Batna, en l’occurrence Mme Boucetta, de sa fonction par une décision où l’on ne retrouve nulle part le motif censé la justifier, de surcroît à peu de jours de la venue du chef de l’Etat prévue à la cité, dépasse l’entendement humain. Plus qu’une affaire ordinaire et banale, cette affaire Boucetta défraie la chronique à Batna où juristes de tous bords sont perplexes. C’est un complot occulte dans ses actes préparatoires et ayant sans doute des commanditaires locaux qui a été exécuté de sang-froid via une décision administrative apparemment maladroite et empressée, à coloration politique certaine et sans aucun argument juridico administratif.
Même une fin de mission, somme toute légale et ne devant susciter aucune réprobation, s’appuie généralement sur une motivation qui ne prêterait à aucune équivoque ou fausse interprétation. En outre signifier à une directrice la fin de sa fonction spécifique de responsabilité à une semaine près d’une visite du chef de l’Etat qui doit, selon le programme officiel, se rendre à cette cité universitaire, constitue une bavure inexplicable aussi bien dans le fond que dans la forme. De nombreux observateurs parmi les cadres universitaires dont le corps professoral, s’inquiètent du point de non retour atteint par l’illégalité, l’anarchie et la gabegie. Comment apprécier ce complot de Batna dans toute sa dimension ? C’est bien le directeur général de l’office national des œuvres universitaires (ONOU), seul détenteur du pouvoir de nomination donc corrélativement de révocation, qui a décidé de mettre fin à la fonction spécifique de Mme Boucetta. Cette pilule aurait passé d’une manière douce s’il n’y avait dans le fond de l’affaire des éléments probants qui font réellement croire à un complot plutôt qu’à une gestion courante.
Primo : même si Mme Boucetta n’est pas éternelle au poste spécifique de direction (nul n’étant indispensable y compris le directeur général de l’ONOU / Alger et les « rentiers » des œuvres universitaires de Batna), il n’en demeure pas moins que les commanditaires de l’acte administratif ont pêché par précipitation, ce qui cacherait mal leurs appétits et leur culot. De plus, pourquoi Mme Boucetta devrait s’effacer juste à la veille de la visite du président de la République, au moment même où à l’intérieur de la cité des travaux d’aménagement étaient activement entrepris sous la direction conjointe de la Wilaya et de la DLEP en préparation justement de cette visite officielle.

Mme Boucetta pro Bouteflika

Secundo : le problème révèle en soubassement une guerre syndicale. Sur les neuf (9) cités universitaires cités universitaires résidentielles pas moins de huit (8) cités sont affiliées au syndicat UGTA, une des anciennes organisations de masse de l’ex-parti unique en l’occurrence le FLN. Seule la cité 1000 lits/filles dirigée par Mme Boucetta est à tendance syndicale SNAPAP à un taux de cent pour cent. Ces derniers jours, les syndicats UGTA des cités universitaires ont mis tout le bazar universitaire en grève pour diverses revendications socio-professionnelles. En revanche, les140 travailleurs de la cité des 1000 lits/filles qui obéissent aux mots d’ordre de leur syndicat SNAPAP n’ont pas suivi le mouvement UGTA déclenché dans les autres cités universitaires. Ils ont assuré la bonne marche des missions quotidiennes de leur cité en ayant un œil sur la préparation de la visite de M. Bouteflika à la cité. Les ingrédients d’une guerre syndicale sont donc visibles à l’œil nu. Il y a intolérance au pluralisme syndical et les gens de l’UGTA veulent être les seuls maîtres à bord sans concurrents ni contradiction.
Tertio : la sympathie politique affichée ouvertement par Mme Boucetta à l’égard de la personne du président Bouteflika serait-elle la cause principale et directe de son éviction de son poste ? C’est une certitude si l’on part du constat que les syndicats universitaires de l’UGTA rouleraient, fausse discrétion oblige, pour le clan des pro-Benflis. Ils savent que Mme Boucetta fréquente la « zorna » du dissident et député Mohamed Khédir, chef de file des pro-Benflis à Batna. Mohamed Khedir étant dissident depuis que Ali Benflis, S.G. du FLN, l’eut remplacé à son poste de Mouhafedh par une autre personne. La thèse de la guerre politique étant donc indiscutable…

Manœuvres occultes des rentiers locaux

Quatro : l’autre argument de poids que nul ne doit sous estimer est la course effrénée à la rente universitaire. La cité 1000 lits/filles gère un portefeuille financier consistant et il est même prévu officiellement sa progressive transformation en véritable ville universitaire de 6000 lits, ce qui entraînera une conséquente multiplication de son budget annuel ainsi que le nombre et le volume des marchés à passer avec les fournisseurs privés, les entrepreneurs, etc. L’éviction de Mme Boucetta de son poste de directrice fait-il partie, logiquement parlant, des manœuvres occultes de rentiers locaux cherchant à tout prix à faire changer de mains la direction de la cité 1000 lits/filles, future mine d’or ? En fait, un gros morceau pour le fonctionnaires et responsables universitaires affairistes.
Depuis samedi 20 septembre, le torchon brûle et les rancoeurs s’exacerbent. L’entrée en grève à titre de solidarité des travailleurs de la cité 1000 lits/filles a évolué vers une grève de la faim de 15 personnes dont 2 hospitalisés aux urgences du CHU.
Mme Messaouda Bouabdellah, femme de ménage, et Bensbaa Nadjib dont les médecins ont décelé un début d’hépatite. Celui-ci a vivement critiqué l’attitude très négative du délégué régional de l’ONOU Chafaa Abbès qui est allé à la cité menacer les travailleurs d’un prochain licenciement collectif. Le même Chafaa Abbès aurait déclaré le 21 septembre sur l’antenne de la radio de Batna que « la directrice Boucetta avait un problème avec l’UGTA ». Rien de moins. Le 21 septembre également, un groupe de 350 travailleurs venus des autres cités (celles de l’UGTA) dans une tentative de pénétrer de force à la cité 1000 lits/filles en vue d’installer Khenchali Ayache comme nouveau directeur. L’action du lobby ngaoussi est en marche. Khenchali fut 17 ans durant directeur d’une même cité universitaire –cité Tchouri Amar, ce qui est paradoxal en soi, on raconte ça et là à son sujet qu’il s’est fait construire une villa d’un coût de plusieurs milliards de centimes avec piscine et sauna. Même si cela n’est pas vérifié dans le détail (les services spécialisés ont certainement des dossiers qui seront actionnés en temps voulu ou ne seront jamais actionnés !?), la rumeur finit toujours par se confirmer à Batna.
Mme Boucetta est donc harcelée. Cette sociologue qui fut directrice des études à l’institut des arts dramatiques de Bordj El Kiffan puis directrice de 3 cités universitaires à Batna depuis 1988, alors que Khenchali Ayache, certains ont choisi pour son remplacement, n’aurait que le niveau de terminale.
Finalement, Mme Boucetta ne pouvait être que victime des affairistes des milieux universitaires devant le silence hypocrite des pouvoirs publics.

Source : Le quotidien algérien "L’Est Républicain" n°1057, rubrique : Actualité, édition du 30 septembre 2003

Fatiha BOUCETTA : Appel contre la discrimination, l’arbitraire et l'impunité


Je n'oserai jamais croire que je me suis aventurée en m'inscrivant dans le cadre de la rupture, objectif fondamental attendu par toutes les femmes qui luttent contre la discrimination, l'intégrisme et la violence. Non, je continuerais à lutter sans réserve pour sa réussite qui est inévitablement la mienne.
Faut-il rappeler que grâce aux combats des femmes l'opinion internationale a modifié le regard qu'elle portait sur la situation réelle en Algérie !
Faut-il rappeler qu'elles sont des centaines à avoir payé de leur vie pour que triomphe la Liberté.
Courageuse, de cette catégorie je suis.

Femme de conviction ayant participé honnêtement et positivement à l'édification du pays, j'ai su catalyser et symboliser l'esprit de résistance avec, seul capital, ma compétence et ma force de caractère ; c'est ce trait qui me différencie, de leur culture de la violence, la triche et la médiocrité.
En plein terrorisme, j'ai affiché ouvertement mon combat pour les libertés confisquées lorsque je me suis engagée en politique comme première femme membre d'une assemblée de Wilaya, sociologue, cadre de valeur ayant occupé des postes de compétences nationales, ma seule ambition étant de servir un rêve celui de voir la démocratie triompher.
Victime d'une double discrimination, celle liée à mon statut de femme et celle inhérentes à mes opinions politiques, je lance ce cri de détresse du fin fond des Aurès, un milieu miné de préjugés et parsemé d'une violence poussée à l'extrême contre la femme ; j'ai survécu à plusieurs volcans dévastateurs de cette folie humaine dont l'esprit est loin d'imaginer la complexité. La base des faits qui ont gravement pollué l'existence de mes enfants, que j'ai entrepris de faire grandir seule sans leur donner le plus infime motif de rougir de mes actes, est d'avoir agi sans complaisance dans l'exercice de mes fonctions de directrice.

Lorsque, en juin 1998, j'ai découvert un détournement de deniers publiques dans les oeuvres sociales, j'ai installé une commission d'enquête à laquelle le président de celle-ci, Zelmat Athman, un manipulateur très dangereux a opposé un refus catégorique, ainsi qu’à tout contrôle, et commença, avec la complicité de ses pairs, manipulations et manœuvres d'intimidations. C'est alors que commence pour moi le cheminement éprouvant à travers la jungle des rentiers universitaires, des faits subis très graves, par leur nature et leur répétition : menace, humiliation et dégradation, un réquisitoire cruel qu'on ne peux réserver qu'à un traître, une grève illégale attestée par Me Messaoud Mekhlouf, huissier de justice, le 19 septembre1998, une décision arbitraire de mise de fin de fonction, mon salaire injustement et en violation très grave des lois suspendu pendant trois années ; seule source de survie, j'ai du vendre les équipements de ma maison, mes habits pour subvenir aux besoins de mes trois enfants orphelins. Tous les moyens indignes d'humains étaient bons pour m'étouffer : astuces diffamatoires, falsifications de documents sur témoignage de sa propre femme, des procès imaginaires montés de toutes pièces, je passais la matinée au tribunal et le soir au commissariat, côte à côte avec les voleurs et les malfrats, moi cadre de valeur respectueuse et respectée, assaillie de plaintes pour m'occuper et me détourner de la réalité des faits.

Le 13 septembre 1998, mon fils, connu pour sa timidité et sa bonne conduite, est victime d'une tentative d'assassinat, le coup porté à la gorge, par arme blanche. Sous le choc, il perd momentanément l'usage de son bras (certificat d'incapacité de 17 jours par un médecin légiste) ; l'agresseur n'est autre qu'un membre des oeuvres sociales concerné par l'enquête.

Au plus fort de la violence et de la tuerie, n'ayant pas de moyens pour l'hôtel, je voyageais à cinq cent kilomètres la nuit pour regagner de jour la Capitale, siège de notre tutelle ; à chaque barrage, je me disais : « c'est fini ». Et suivent trois années de galère. Une persécution cruelle manipulée avec un sens inné s'est exercée par des mesures administratives qui revêtent les apparences de la légalité en les détournant à des fins de persécution et de torture morale. Les mis en cause dans le détournement d'argent sont des syndicalistes de l'Ugta qui ont la mainmise sur le secteur et qui savent qu'ils ne répondront jamais de leurs actes. Ces mêmes personnes sont mises en cause dans de graves scandales sans être sanctionnés : les requêtes adressées à toutes les autorités, avec preuves à l'appui : cinq cent accusés de réception et deux cents fax, toujours en ma possession, sont restés lettres mortes.
Confrontée aux problèmes de la survie matérielle je dois faire face avec mes enfants aux supplices des conditions de mon logement d'astreinte, je subissais les affres de l'impunité en silence. Ma famille, mes amis étaient interdis d'accès dans l'enceinte où j'occupais un logement de fonction ; l'isolement total crée en moi une immense frayeur ; mon fils, regagnant notre domicile après 20h en escaladant le mur car le portail fermé, tombe et se fracture le bras (radio et certificat) ; les forces de l'ordre sont intervenus plusieurs fois pour me faire rentrer ; coupure de courant volontaire d'eau, de gaz… Je passais l'hiver sans chauffage lorsque les résidentes partent en vacance ; mes enfants ont faillis être asphyxiés par le gaz butane le 9 janvier 2000 (P.V. huissier de justice et certificat médicaux) ; mon véhicule de service saboté, freins coupés, réservoirs empli de sucre (Preuve constat au commissariat)… Une mort lente, aboutissement logique de leur démarche. La détresse succède à la détresse. Traumatisés psychologiquement, mes enfants, complètement perturbés dans leur scolarité, échouent l'un après l'autre à leur examens ; un enfant asthmatique sans traitement, j'assistais impuissante au naufrage de ma famille.

En Décembre 98, pour ne citer que ce fait, devant mon insistance, mes détracteurs avec la complicité de certains responsables simulent une commission d'enquête où l'ensemble du personnel réuni s'est regroupé et chacun y met de son grain de sarcasme. Ne supportant pas ce climat, à 22h, je prends le véhicule avec mes trois enfants et je fonce vers ma famille se trouvant à soixante kilomètres et, par une route dangereuse, à forte allure, je n'ai pas vu un barrage de l'armé. Stoppant juste à leur hauteur, on a failli être mitraillé. Voyant mon état, ils me conseillent de ne pas prendre le volant. Ma famille vient alors à ma rencontre. Le véhicule de mes frères patriotes est remarqué. A notre retour, la route est complètement barrée. Nous tombons dans une embuscade. Les deux véhicules foncent sur cette barrière : l’un est crevé, l'autre va alerter la gendarmerie de Merouana. Nous n'avons dû notre salut qu'aux tirs de feux nourris de mes frères (patriotes). Qui peut supporter toutes ces épreuves et ce poids? Martyrisée, ma carrière administrative bloquée, aucune promotion ni avantages sociaux malgré mes qualifications, mon intégrité et mes diplômes.

Au mois d'août 1999, je lance un appel à Monsieur le Ministre, dans la presse. Il me reçut et s'indigna au vu des documents en ma possession. Contrairement à ce qui a été relaté par notre direction, il donna instruction pour ma réhabilitation par une décision portant le numero186/99, remise en question après son départ. Je reprends mon combat.
Le 15 juillet 2000, après maintes tentatives et voyages de 500kms séparent mon lieu de résidence du siège de notre tutelle, j'arrive à la reprise et l'étude de mon cas en présence du DG, du chef de cabinet et conseiller du ministre et du DRH. « Un cas plein d'irrégularité », confie le DRH ; « c'est un règlement de compte », disait-il. Le DG reconnaît la pourriture du secteur et promet de me rétablir dans mes droits. Effectivement, la première étape commença par une instruction numéro 885/2000 instruisant à rétablir mon traitement avec ses arrières. La section Ugta s'oppose (insubordination caractérisée qui n'a pas été suivie d'effet). Le 5 septembre, une note (n° 160/2000) du ministère rappelle le DG de ses engagements et l'invite à donner des instructions strictes.

Après trois années de persécution morale à la limite du suicide, la justice finit par trancher en ma faveur. Une décision de réhabilitation s'ensuit : je fus désignée à la tête d’une nouvelle résidence en chantier. Des conditions pénibles de travail, pour me décourager. Je redoublais d'effort pour une mission bien accomplie. Une année de grande souffrance et les travaux terminés, la résidence réceptionnée, les mêmes personnes réapparaissent, maquillant une grève de revendications sociales. Ils paralysent toute l'université et les cités universitaires. En réalité, c'était mon départ qu'ils voulaient. Une fois fait, les revendications deviennent obsolètes et, sans qu'aucune ne soit satisfaite, ils reprennent les services. Je fus sacrifiée sur l'autel de l'injustice sans raisons, ni que je sois liée ni de près ni de loin à leur établissement. Mon personnel se mobilise à cent pour cent et demande mon maintien. Surprise dans mon bureau, je reçois une décision de mise de fin de fonction où l'on ne retrouve nulle part le motif censé la justifier, l'affaire défraie la chronique à Batna où juristes de tout bord restent perplexes : on parle d'injustice, de scandale. Mon personnel se mobilise et entre en grève à titre de solidarité avec moi, puis s'ensuit une grève de la faim (l’affaire est reprise à la une par la presse Algérienne et même par la presse française). Les forces de l'ordre finissent quand même par installer le nouveau directeur, un ami du groupe qui n'a aucun niveau. Sur les lieux, mon autre fils, en regagnant notre domicile, est embarqué avec des agents en grève. Pour cette bavure, j'écris au directeur de la sûreté nationale on m'informe qu'il était pris dans le tas et qu'il n'y aurai aucune suite.

Le 9 Octobre 2004, le juge d'instruction le convoque pour troubles à l'ordre public puis vite l'innocente. On me convoque aussi, comme instigatrice. J'écris au procureur général pour demander une enquête et son intervention. Le 13 octobre 2004, la police me convoque. Sur le bureau de l'inspecteur, des papiers sur lesquels je reconnais ma griffe, ma signature et mon cachet. Le contenu du document anarchiquement établi m'était étranger. Il m'impliquait dans une affaire de transaction de cent millions. Paralysée… Une étrange histoire qui va m'envoyer droit en prison cette fois ci… Auditionnée, je rentre chez moi, abrutie. À 22 heures, on m'évacue à la cliniques Ibn Sina : mon coeur subitement s'est affaibli. Une semaine après, on me présente avec deux personnes que je n'ai jamais vues auparavant devant le procureur de la république. Je tremblais de tout mon corps. J'allais tomber jusqu'à ce que l'un des deux avoue la falsification des documents. J'apprends par le juge d'instruction que mon cachet a été scanné à partir d'une de mes correspondances. Je ne sais combien de temps on va pouvoir tenir mes enfants et moi ?
A trois jours de la visite de Monsieur le Président Bouteflika pour inaugurer l'établissement dont j'ai moi-même suivi durement les travaux et la réception, je suis relevée de mes fonctions de directrice, et remplacée pour permettre à l’un des leurs d'être au devant de la scène. Plus que cela, le jour de la visite du président en septembre 2003, devant tout le monde, quinze personnes ou plus encerclent mon domicile familial de huit heures du matin à vingt deux heures pour que je n'approche pas le chef de l'Etat. Sur place, la garde présidentielle, alertée par ma famille, découvre mes enfants en pleurs et cet emprisonnement scandaleux. Elle promet de faire son rapport sur cette terrible humiliation, à ce jour, malgré mes différents déplacements à Alger, mes fax, mes requêtes, mes appels téléphoniques et la moitié d'un faible salaire de seize mille dinars gaspillé. Objectif : nous affaiblir davantage et nous affamer.
Hélas pendant que les voleurs et les corrompus (cités dans des scandales dans la presse) s'installent, l'élite est soumise à un matraquage infernal sans l'assistance des lois qui, dit-on, sont au dessus de tout. Désespéré, l'aîné de mes enfants, pupille de mes yeux, quitte le pays pour se réfugier à l’étranger. A mille lieux dans son exil, le jour de la fête des mères, il m'écrit : « Maman l'éloignement me déchire, c'est le désert sans toi, ma soeur et mon frère, tenez bon : on va se revoir ». Je garde son lit défait à ce jour, pour m'engouffrer et sentir son odeur. Je ne pardonnerai jamais cet exil forcé et cette douleur à ces criminels.

Février 2004, un appel à candidature est lancé dans la presse par notre tutelle. Convaincue de la première place, administrateur principale, je postule. Finalement, ceux choisis sont soit des détenteurs de diplômes insolites ou capacitaires, soit des individus appuyés par des forces occultes, lorsque ceux qui ont brûlés leurs neurones pour franchir les difficiles obstacles et parvenir à l'université, les vrais cadres de valeurs sont marginalisés. Exclue injustement, je reste ainsi à vie otage des affairistes et des rentiers intégristes qui cherchent à m'abattre par tous les moyens.

Le mois de janvier 2006, le principal instigateur est interpellé en flagrant délit et écroué pour corruption. Je demande alors réparation et réhabilitation. Le directeur général me promet de le faire : rien, à ce jour.
Le 25 octobre 2006, en rentrant d'un voyage, je découvre mon logement cambriolé bien qu’il se situe dans l'enceinte de l'établissement. La police découvre par terre une barre de fer. Le mobile n'était pas le vol, d'après eux, car tous les objets étaient à leur place.

Comment supporter toutes ces pressions ? On ne vit plus. On est privés de liberté. Nous vivons dans l'enceinte de la résidence universitaire, dont l'unique sortie est par le portail gardé par ces criminels. A bord de notre véhicule, on passe à chaque sortie et entrée trente minutes d'attente sans compter les gestes et paroles malveillantes à notre égard, ma fille que j'accompagnais en véhicule aller et retour et qui a arraché sa licence en traduction avec bravoure et éloges écrits de son chef de département et ses professeurs, son frère qui a dû stopper ses études universitaires avant de les reprendre et moi. Les deux ne quittent plus le domicile familial. Tous les droits humains sont bafoués.

Cet ultime appel de détresse, de désarroi, de peine et de douleur est à l'adresse de toutes celles et ceux qui, sans frontières, défendent le droit de la personne humaine témoigne de la gravité de notre situation, et d'une véritable mise à mort de toute une famille.
merci

jeudi 29 mars 2007

La Moutaa 2007 et le point Onze

« Beaucoup n’iront pas voter ou alors mettront dans l’urne des bulletins nuls. C’est leur façon de signifier leur refus de cautionner la médiocrité de la plupart des élus, mais aussi de crier tout haut leur désillusion de voir un jour ces députés s’inquiéter de leur sort, pas toujours très enviable, il faut le dire ». Khadidja Mohamed Bouziane, in : « L’abstention, un signe de méfiance », Les Débats du 07 au 13 mars 2007.

Le « refus de cautionner la médiocrité de la plupart des élus » serait explicable par la « désillusion » citée si ceux dont le sort est plus « enviable » votaient. Dans une situation de ‘’tag 3la men tag’’ où la notion de l’intérêt général est à ce point dépréciée, ceux dont le sort est plus « enviable » qui intègrent les élus dans leurs prévisions savent ce qu’il en est. Ils savent que ceux-ci, cette catégorie de « plupart des élus », sont souvent employés en tant que membres de réseaux de clientèle et que, pour une telle mission, mieux vaut que le mandat électif soit le plus fragile possible. Ils savent aussi qu’un vacataire recruté par mandat populaire soit le plus marginalisé possible par ses propres électeurs (potentiels).

Délictuosité :

Ce que cela laisse voir, c’est l’impossibilité de parler de « trafic d’influence » dans un cas où, justement, il y a travail visant à saper le pouvoir d’influence minimal dont un député, ou un autre élu, est sensé disposer. Pourtant, l’atteinte à la bonne foi de l’électorat, à la confiance des électeurs, au fonctionnement démocratique normal des institutions, à la légitimité démocratique et à la souveraineté populaire est reprochée au détour de chaque phrase blasée qu’un citoyen en age de voter peut proférer. Ce sont, hélas ! des délits non caractérisés, non inventoriés, que la seule éthique ou le seul discours sur l’éthique ne peut contrecarrer et qui n’entraînent pas encore rupture de mandat ni de l’immunité à laquelle il ouvre droit.

Ceux dont le sort est plus « enviable » ne votent pas aussi. Ceci ne les empêche pas de se débrouiller pour compromettre tout ce qui, à leur yeux ou aux yeux des animateurs de leurs réseaux (restrictifs et / inter- communicants), risque de créer ‘’désordre’’ dans leur vision du monde… des affaires : solidarités de toutes sortes (anciens de ceci ou de cela, clanique, villageoise, tribale, sectaire –voire raciste ?-, etc.), associations (de jeunes, de mosquées, de femmes, etc.), syndicats et partis politiques. Ils s’y sont tellement rôdés qu’ils ne laissent pas de trace et pour cause, ils se suffisent le plus souvent de menues rumeurs, menues provocations, menues troubles dans le train-train projectif des groupes ou des personnes ciblées.
Le récit de ces menues tracasseries peut suffire parfois à convaincre n’importe quel con d’opportuniste à se laisser lancer dans la course électorale : c’est une plaisanterie qui a cours ! Elle a tellement cours qu’elle n’est jamais trop loin des foires d’empoigne à laquelle les ‘’éligibles’’ des partis politiques se livrent, invitant d’entrée de jeu les plus crédibles à commencer par satisfaire à la première condition de tout travail de représentation : ne pas se compromettre dans une risée qui ne peut que ternir leur crédibilité et, pire, porter atteinte à l’ancrage social de l’idéal qu’ils défendent. Voici donc une autre raison de l’abstention : les électeurs crédibles (car il y en a à chaque HLM, dans chaque quartier et au niveau de chaque village) se retirent des joutes électorales puis s’abstiennent de voter, dans le même mouvement qui conduit les éligibles crédibles à l’abstention de se porter candidat.

Des bases sociales pour candidature, au nom de quoi ?

D’aucuns n’ont peut-être jamais entendu parler de candidat indépendant parrainé collectivement par des ouvriers d’une telle unité industrielle privée. N’en parlons pas.
Les partis politiques sont à ce point tenus, à l’avenir, d’aligner des candidats rigoureusement crédibles et aptes à fédérer autour du projet ou du programme de leurs partis respectifs d’autant plus que des candidats qui réussissent à se faire porter sur des listes partisanes sur la base de leur capacité de nuisance, d’intrigue et d’impotence physique doivent désormais être une caractéristique indélébile des partis d’extrême droite s’il y en a. Car des candidats qui n’ont d’autre à présenter que leur propre cravate induisent beaucoup de monde en erreur en les conduisant à imaginer que le fait d’être souvent sollicité du fait de la fonction occupé permet de prétendre à bénéficier du parrainage des gens qui se sont ainsi approchées dans un passé récent pour service rendu dans le cadre professionnel. D’autres peuvent croire qu’il suffit de faire mille et une tâches visibles, de signer toute pétition de passage, pour pouvoir aligner les quelques centaines de formulaires nécessaires pour la validation d’une candidature. A ce train, on n’est pas loin d’assister à des candidats pouvant croire à leur popularité du fait du nombre de scandales publics desquels ils auront été à l’origine.

C’est très élémentaire mais cela devient urgent à signaler : mon ami, mon frère, chère connaissance, je t’en prie de comprendre qu’il n’est pas bien, ni pour toi, ni pour moi, ni pour personne d’ailleurs, de me pousser à cesser de te dire bonjour pour la simple raison que je craindrai que tu me sollicites dans quelques mois pour la signature d’un formulaire portant parrainage pour une élection, quelconque ou distinguée. Tu me rends service, je te rends service, tu me dis bonjour, je te dis bonjour et c’est très bien comme ça car nous participons à une vie sociale où les menus agréments en générosité et en sympathie ambiante d’une vie collective ne sont pas rémunérés. Il faut t’en rendre compte, ce ne sont ce genre de choses qui donnent droit à se porter candidat et, pour preuve, reconnais que si cela était le cas, je t’aurais peut-être devancé à faire le projet de me constituer candidat.

Un candidat doit fédérer autour d’idées, d’un projet, d’un programme. Et s’il n’y a aucun parti politique dans les parages pour porter une idée consistante, un projet valable, un programme enthousiasmant qui valent la peine d’être portés, défendus, proposés à l’électorat, dans ce cas une liste de candidats indépendants ou une candidature indépendante sera requise : elle répondra à un besoin d’expression, voire de réalisation si elle rencontre une volonté générale suffisante. Dans un tel cas de figure, l’idée, le projet, le programme, aura suffi d’elle-même pour fédérer suffisamment de personnes pour chauffer la batterie au moment de réunir les signatures suffisantes et ces personnes le feront à la fois de bon cœur et tambour battant car sûrs de l’objectif et conscients des moyens qu’il faut pour l’atteindre : tu n’auras pas, dans ce cas, besoin d’avoir cette mine de mendiant de signature et tu ne haïras aucune des personnes à lesquelles tu es sûr d’avoir ‘’rendu service’’ dans le cade de tes fonctions qui aura refusé de te signer un ‘’minable formulaire’’, en retour, comme un service de dette. Imagines que tu réussiras à réunir les signatures nécessaires pour te porter candidat mais qu’aucune des personnes initialement prévues pour service rendu et que tu es élu à la fin : seras-tu fier d’avoir été élu malgré ceux qui ne t’ont pas fait témoignage de « reconnaissance » ? Travailleras-tu, ton mandat durant, à leur service ou contre leurs intérêts ?

En somme, que faisons-nous de la souveraineté populaire ? Y a-t-il lieu de continuer à faire comme si les idées sont pour les idéalistes, comme si les projets ne sont que pour les « opérateurs économiques » et les programmes que de télévisions ? Cela ne contribuera-t-il pas à démoder l’élection au point où, de l’abstention, l’électorat basculera au rejet des élections et à la mise en quarantaine permanente des élu(e)s ?

Nous y voilà. Comment justifier le passage du rejet des élections à la candidature ? N’est-ce pas excessivement inconfortable de devoir justifier le passage, du rejet des partis politiques, à la candidature dans des listes de partis politiques, en tête de liste ou en d’autres positions ? Comment justifier que, après le rejet des élections et des partis politiques, l’on se porte candidat sur « listes indépendantes » si cela ne signifie pas que l’on s’inscrit dans l’optique de la destruction des partis politiques, y compris en leur faisant l’opposition autrement, autrement dit en les chassant de l’APN après avoir cherché à les chasser des bureaux de vote ? Au bout du compte, de quel sens sera crédité à posteriori un parcours, une lutte –chaotiques- nommée « le combat continue » et des revendications exhibées en reflet du contenu profond d’une protestation virulente mais juvénile et populaire, qui aura duré des années successives, si jamais il s’avère, au lendemain de ce 1 avril, que des gens les ayant portés ne réussissent même pas à se faire admettre candidats à la députation nationale ? Dans leur suite, quelles conclusions les spécialistes qui auront pendant tout ce temps glosé sur les tribulations de ce qui est nommé « aarchs » tireront au sujet de leurs conclusions passées ?

Je ne doute pas que toutes ces questions et toutes les autres ne dispenseront personne d’être aux petits soins constants avec ses grilles d’analyse, de lecture et de projections du champs sociétal : les raisons en sont encore non définitivement quantifiées. S’y mettre pourrait au minimum permettre une meilleure identification des causes produisant l’ampleur devenue prévisible de l’abstention. Ceci pourrait aider à faire voir que les foires d’empoigne épisodiques qui s’emparent des partis politiques les empêchent de jouer leur rôle de cadres d’expression des effets de nature renseigner sur les origines et les implications du marasme actuel : toute décision de participation aux élections qui en fait fi vicie la démarche tendant à lutter contre l’abstention. En outre, rejoindre les abstentionnistes peut constituer un premier pas intelligent, propre à reconstituer un front de légitimité, de crédibilité et d’efficience à partir de la marge, devenue majoritaire, du champs électoral, mais cela ne suffit nullement : ce premier pas vers le rassemblement des éligibles et des électeurs crédibles abstentionnistes devrait rendre la vision plus nette encore de la nécessité de produire un fonds d’élaboration et de projection tant pour le présent que pour l’avenir afin que les énergies actuelles ne meurent pas d’ennui mais aussi afin que les données présentes ne soient happées par des réalités à venir. Et personne n’est ignorant au point de ne pas se rendre compte des réalités nouvelles que chaque nouvelle aurore apporte.
Quand chacun aura défini ce qui découle de son choix personnel, quand ceux dont le parcours offre des sens successifs non synthétisables pour le commun des électeurs et un visage qui n’est pas sensé compenser un poids idéel, projectif, programmatique et politique se seront rendus aux vérités élémentaires, il restera la question de savoir si tout cela peut servir la démocratie, la souveraineté populaire et le bien-être social général, et en quoi. Car toute situation même lorsqu’elle menace de nivellement des consciences par le bas est susceptible de véhiculer des enseignements et, donc, des avancées. Le tout est de savoir en tirer quelque chose ou de savoir le transformer en bien. Je me pose moi-même la question de savoir en quoi l’expérience présente peut dès maintenant me concerner en vue d’activités sociales d’intérêt général, voire en vue de propositions bonnes à évaluer par le bulletin secret un de ces jours.

Le 28 mars 2007.
T.H.

mercredi 28 mars 2007

Le Cnapest très pressé d'être reçu par le MEN... avant la moutaa de mai 2007 ?

Le Cnapest très pressé d'être reçu par le MEN... avant la moutaa ?

Allons ! Mais qu'attendent les syndicats ultra-corporatistes pour aller nous ramener, de l'hémicycle de l'APN, le projet de loi de l'orientation de la formation et de l'enseignement professionnel ? C'est aujourd'hui qu'il passe !

Ils savent très bien qu'ils se sont spécialisés dans la revendication ayant trait à l'enseignement technique et qu'ils n'ont laissé aucune place aux autres syndicats autonomes dans ce débat. Autres syndicats autonomes, en parlant spécialement de l'UNPEF qui ne s'est en en aucune manière prononcé sur la nouvelle organisation des secteurs de l'éducation et de la formation, auparavant unis dans la même loi d'orientation. Car, s'agissant de l'autre syndicat, le SATEF, on a laissé, par modestie, le chapitre de l'enseignement professionnel et technique au dissident SADALI Md Oussalem et à ses amis qui s'investissent depuis quelques temps à temps plein dans la CNLTT : il devrait exploiter à fond les idées du SATEF avant qu'il ne soit évident pour tous que Sadali ne saura prendre en charge un tel dossier. Et les syndicats ultra corporatistes du secondaire connaissent bien Sadali, d'autant qu'ils ont fait sa promotion médiatique au sein de l'Intersyndicale de l'éducation et de celle de la fonction publique, donc ils peuvent mettre leurs idées en commun.

Le Cnapest a été associé au même titre que d'autres syndicats autonomes et autres représentants des travailleurs par le MEN au débat sur le Statut particuliers des travailleurs de l'éducation. Associés au débat, seulement, c'est l'avis du SATEF. Car il n'y a rien qui puisse attester que le MEN a l'intention de les associer à l'élaboration de ce Statut, puisque l'on ne dispose pas d'un avant-projet à discuter. Ce qui n'est pas rien. Ce qui est même important, puisque cela nous permet d'avancer nos propositions, y compris publiquement, avant qu'il ne soit tard. Et le SATEF a compris qu'il y a un effort à faire pour lancer un tel débat en rendant public et en le soumettant tant à l'enrichissement qu'à la critique de tout le monde son projet de plate-forme de revendications, y compris au sujet de la prochaine mouture du Statut particulier des travailleurs de l'éducation. Voir : http://fr.groups. yahoo.com/ group/satef_ 06dz/message/ 7

Ce n'est en tout cas pas le cas du ministère de la formation professionnelle qui se prépare à endosser aux travailleurs de son secteur non seulement un loi d'orientation mais aussi d'un Statut particulier des travailleurs de l'enseignement et de la formation professionnelles, premières originales en Algérie puisque ce secteur sont régis par les mêmes loi d'orientation et statut particulier que ceux de l'éducation jusqu'ici. C'est donc pourtant là, dans l'enseignement et la formation professionnelle, que l'association des syndicats autonomes aurait pu être plus significative puisque la démarche est fondatrice. Il n'en est rien. Si on y ajoute le manque de concertation des pouvoirs publics au sujet du Statut général de la fonction publique, la loi sur le travail, etc., il apparaît que, même de façon biaisée, le MEN apparaît comme un champion de la transparence (quoique embuée) et de la démocratie participative (quoique suggestive).

Autant dire que si le Cnapest avait cru qu'il n'a qu'à se taire pour avoir son agrément, ce que le Ministre avait très ouvertement laissé entendre face à la presse en suggérant que le Cnapest aura son agrément mais que si le Cla continue de faire pression sur la directrice indéboulonnable il n'aura pas le sien, il est inutile de nier avoir été reçu au même titre que les autres syndicats, et qu'il a eu une attitude très conforme, en vérité, à la promesse du Ministère. Maintenant, s'il s'avère que le ministère n'a pas tenu sa parole, il n'y a qu'à déplorer ce fait, seul. C'est même compréhensible que le Cnapest fasse pression sur Benbouzid, à la veille de la moutaa du 17 mai prochain, et lui signifier que la meilleure manière de faire une campagne dans des conditions cools est de reconnaître le Cnapest avant l'ouverture de la campagne.

C'est-à-dire sans traiter les syndicats autonomes de dupes ni de jaunes, faute de quoi un retour d'écoute risque d'être assez pénible à "assumer". Le Cnapest a un devoir d'égards à l'endroit des autres syndicats qui ont trimé dix fois mieux que lui pour porter le débat sur l'éducation, sur la trame réglementaire et sur le statut des travailleurs de ce secteur ainsi que sur celui de l'enseignement et formation professionnelles à venir à l'opinion public ainsi qu'aux divers acteurs de l'école, de la société civile et même politique, les médias imprimés et en ligne en témoignent suffisamment.

Si le MEN n'a pas associé le CNAPEST dans le débat sur le Statut particulier des travailleurs de l'éducation et de la formation, autant pour le CNAPEST de gagner du temps en s'associant au débat initié, public, documenté et en ligne initié par le SATEF !

L'invitation à enrichir, corriger, critiquer, reformuler, documenter.. . les propositions du SATEF à ce propos est lancée de nouveau à tous les acteurs de l'école, à tous les syndicats autonomes, à tous les acteurs de la société civile, à tous les candidats à la Moutaa du 17 mai 2007, y compris nos amis du SETE-WB.
Le projet de plate-forme de revendications (sans celles concernant le secteur de la formation professionnelle, en cours de préparation) est entièrement à votre disposition, ici même : http://fr.groups. yahoo.com/ group/satef_ 06dz/message/ 7

Transmettez le moindre mot ou la plus fastidieuse contribution à satef_06dz@yahoogro upes.fr ou à thamadachedz@ yahoo.fr, en attendant.

Appuyez-vous sur elles pour élaborer vos opinions à publier dans la presse si vous le voulez aussi ou optez pour toute autre forme de participation au débat sur l'éducation et sur le statut du travailleur de l'éducation. Nous pensons qu'un statut particulier du travailleur de l'éducation reflétera un rendement certain sur l'enseignement et l'éducation de vos (futurs) enfants mais aussi la place que notre société entend réserver à ses éducateurs à partir de l'an 2007. Il engage donc autant la tutelle, les acteurs de l'école que la société dans son ensemble.

Suivent deux articles reprenant les propos du Cnapest qui m’ont inspiré cette intervention.

T. Hamadache.



LE JEUNE INDÉPENDANT n° 2697 DU MARDI 27 MARS 2007 – WWW.JEUNE-INDEPENDA NT.COM – http://www.jeune-independant.com/pdf/04-21.pdf
Le CNAPEST menace d’aller vers des actions de protestation

LE CONSEIL national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (CNAPEST) a décidé de reprendre ses actions de protestation dans les jours à venir.
Après plusieurs mois de gel, le syndicat estime que seuls le débrayage et la protestation, comme ultime recours, sont en mesure, une fois de plus, de mettre la pression sur le ministère de tutelle pour qu’il revoie sa politique de prise en charge des revendications de cette corporation.
Après la Coordination des lycées techniques qui a décidé d’organiser une grève les 8 et 9 avril prochain pour la sauvegarde de l’enseignement technique, le CNAPEST décide de faire de même. Son coordonnateur national, M. Nouar Elarbi, a affirmé, lors de la conférence de presse qu’il a animée hier à Alger, que le CNAPEST n’a toujours pas tranché sur la forme de cette nouvelle protestation ni encore moins sur la date et la durée.
Il a précisé que les enseignants, compte tenu de la volte-face du ministère concernant la mise en application de ses promesses tenues depuis le mois de janvier dernier, ont décider de mener une action de protestation avant même la tenue de l’examen du baccalauréat.
S’agissant de ce dernier, les syndicalistes n’ont pas apprécié le report de la date de la comparution des six membres du bureau national devant la justice qui coïncide avec la période de la correction des copies. Reporter la comparution pour le 10 juin pour les syndicalistes du CLA et le 17 juin pour ceux du CNAEST est un acte grave, estime M. Elarbi.
Le CANPEST maintient, selon toujours le conférencier, le conseil national en session ouverte à fin de récolter les différents rapports des wilayas. Après cette étape, le CNAPEST tiendra un conseil national extraordinaire pour décider de la suite à donner à leurs actions de protestation.
La décision de lever la suspension sur les actions de protestation vient suite au «blocage» du ministère dans la concrétisation des décisions, notamment celles liées à la rencontre avec le ministre et la participation du syndicat dans l’élaboration du statut particulier. Evoquant d’ailleurs ce dossier, le syndicaliste affirme que la méthode entreprise par le ministère en minimisant le rôle des enseignants du secondaire et technique prouve, sans aucun doute, que ce statut est déjà conçu et que «le simulacre de dialogue engagé n’est en fait qu’une manœuvre pour lui donner une légitimité».
Le CNAPEST dénonce également le laisser-aller affiché concernant la décision de maintien des postes budgétaires des enseignants du technique.
Il dénonce le fait que la lettre explicative censée être déjà envoyée à tous les établissements techniques, promise par le ministre, n’y soit toujours pas parvenue depuis janvier dernier !
En attendant d’éventuelles actions de protestation, les syndicalistes ayant déposé une demande de rencontrer hier le ministre disent être dans l’attente d’une réponse favorable pour éviter l’instabilité dans le secteur. N. O.


A la Une http://www.voix-oranie.com/home.php 27/03/2007
Il accuse le ministère de ne pas tenir ses promesses
Le CNAPEST annonce la reprise de la protesta
L’Education nationale va-t-elle traverser une autre zone de turbulences à la reprise prochaine des cours (après les vacances de printemps)?

Tout porte à le croire si l’on fait cas de l’avertissement lancé, hier, par le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (CNAPEST). Au terme de la réunion de son bureau national, dimanche dernier, le CNAPEST a, en effet, décidé de «dégeler le recours à la protestation» . Ainsi, après une courte accalmie, les enseignants affiliés à ce syndicat pourraient être à nouveau amenés à «sécher» les cours, pour cause, selon le CNAPEST, de «promesses non tenues par le ministère de l’Education nationale (MEN)» de les associer à la confection du fameux statut particulier de l’enseignant. Il lui reproche aussi de s’être dérobé de sa promesse liée «au maintien des enseignants du technique dans leurs postes au sein de l’Education nationale». Les animateurs du CNAPEST lui en veulent d’autant plus que le département de Benbouzid s’y était déjà engagé lors de la rencontre CNAPEST-MEN, tenue en janvier dernier. Dans le communiqué rendu public hier, le syndicat que dirige Nouar Larbi, dénonce également ce qu’il qualifie de «poursuite du harcèlement contre les enseignants», en précisant que le ministère n’a pas encore procédé à la levée des sanctions contre ses représentants dans les différentes wilayas.
9Au cours de cette rencontre, les représentants du CNAPEST ont constaté, selon leur communiqué, que «la non concrétisation de ces décisions a engendré un grand mécontentement chez les professeurs de l’enseignement secondaire et technique (PEST). Ce faisant, le CNAPEST dénonce vigoureusement «les services du ministère qui bloquent la concrétisation de ces décisions», ajoutant, à l’adresse tant du ministère que de l’opinion publique, qu’il a décidé de «dégeler le recours à la protestation» et de maintenir la session de son conseil national ouverte pour «récolter les rapports de toutes les wilayas». Avant de passer à la grève, le syndicat attire cependant l’attention du ministère sur «les effets de la non prise en charge des doléances et préoccupations du syndicat sur la stabilité dans le secteur». Une menace à peine voilée de recourir à la grève comme seul moyen pour le CNAPEST de se faire entendre. Ce syndicat estime, en effet, que le fait de n’être pas associé à la conception du statut particulier des travailleurs du secteur prouve, «sans aucun doute, que ledit statut est déjà conçu et que le simulacre du dialogue engagé n’est en fait qu’une manœuvre destinée à lui donner une légitimité». Le communiqué du CNAPEST souligne enfin que le seul rempart à ces «comportements répressifs» demeure «la vigilance, la prudence et la mobilisation» . A l’amorce de la dernière ligne droite avant les examens de fin d’année, un éventuel mouvement de protestation du CNAPEST qui a, du reste, prouvé son ancrage au sein de la corporation des enseignants du secondaire, risque de prendre une nouvelle fois les élèves en otage dans un conflit entre le MEN et les enseignants qui dure depuis au moins trois ans.
Auteur: Amine Makri