dimanche 4 novembre 2007

Une façon de remplacer une directrice de cité à Batna, en 2003

Titre : Parallèlement à la poursuite des travaux à la cité universitaire 1000 lits de Batna pour qu’elle soit inaugurée par le Président,
Installation d’un nouveau directeur à l’aide de la force publique
Le délégué régional des Œuvres sociales universitaires de Batna a procédé, hier, à l’installation du nouveau directeur de la cité universitaire 1000 lits en usant de la force publique, en remplacement de l’ancienne directrice dont la mission est terminée.

Selon le représentant du syndicat national autonome des professionnels de l’administration publique (SNAPAP), l’opération de l’installation a été menée de manières inhabituelles du fait qu’il a été fait recours à la casse des huis des portes en l’absence de la directrice, ce qui a soulevé un mouvement de protestation, l’occupation du magasin principal par les travailleur et leur entrée en grève de la faim après en avoir fermé les portes principales à l’aide de chaînes de fer.
Dans un communiqué qu’ils ont émis, les travailleurs ont affirmé leur attachement à la décision du retour de la directrice à son poste du fait qu’elle a été victime de calculs syndicaux étant donné que la cité des 1000 lits est autonome du reste de reste des cités dans sa représentation syndicale : le Snapap, raison pour laquelle un complot a été ourdi à son encontre par le coordinateur des cités universitaires qui adhère au Syndicat de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Ce complot explique le fait qu’elle soit relevée de ses fonctions par la direction de l’Office national des œuvres universitaires (Onou). [Voir déclaration Snapap, NDLR]
La directrice de la cité, madame Fatiha Boucetta, a assuré que l’installation du nouveau directeur a été faite de manière illégale et qu’elle a fait appel à un huissier de justice pour constater ce qui s’est produit en son absence pendant l’ouverture forcée des bureaux sans respect des procédures légales. Elle a précisé qu’elle ignore les raisons de son relèvement de ses fonctions de directrice de la cité malgré les très bons rapports qu’elle entretient avec le personnel. Le prétexte, comme elle le dit, serait l’entrée en grève de la faim depuis le 20 septembre 2003, dont deux grévistes déjà en état critique vu la détérioration de leur état de santé. (Voir article de presse) Elle a regretté l’agression par certains travailleurs venus des autres cités des travailleurs de la cité des 1000 lits, en usant à l’encontre de ces derniers de bâtons, de barres de fer et de pierres, ce qui entraîné la blessure de plusieurs travailleurs pendant qu’ils étaient occupés aux travaux en cours en vue de son inauguration par le président de la République. [Voir déclaration du Snapap, NDLR]
Devant le silence de la tutelle, les travailleurs se sont rabattus sur l’occupation du magasin principal pour y tenir un sit-in et entamer une grève de la faim illimitée, revendiquant par cette action le retour de la directrice à son poste et l’envoi d’une commission d’enquête par le Directeur général de l’administration de l’Office national des œuvres universitaires. [Voir déclaration du Snapap, Conseil de wilaya de Batna, 22 septembre 2003 ? NDLR]
D’un autre côté, le bureau de coordination des conseils syndicaux du secteur de l’enseignement supérieur de Batna a rendu public un communiqué par lequel il affirme sa revendiquer la mise à l’écart de la même directrice de la gestion de la dite cité pour protéger les travailleurs de la politique du « diviser pour régner, après constat d’échec dans la gestion de la cité ».

Le délégué régional a affirmé, quant à lui, avoir exécuté une décision de fin de fonction émanant de la direction générale de l’ONOU en présence d’un huissier de justice sans la présence de la force publique restée, selon lui, en dehors de l’enceinte de la cité pour préserver la sécurité publique après la tentative des travailleurs de lui faire obstacle dans les jours précédents. Il a ajouté que la directrice s’occupe de la direction de la cité en qualité de directrice par intérim, qu’elle a trompé les travailleurs et les a entraînés dans des affaires qui ne les concernent pas. Il a nié le fait qu’elle ne soit pas tenue informée de la mission confiée à son confrère et affirme que, au contraire, il a passé une semaine à tenter de la convaincre, sauf qu’elle a refusé de passer les consignes.
S’agissant des accusations portées contre lui en tant que délégué des œuvres universitaires, il dit : « qui a une preuve, qu’il la présente à la justice et [qu’il est] prêt à accueillir toute commission d’enquête ». [Voir pourtant El Khabar du 05 avril 2006, NDLR]
Quant à l’attachement des travailleurs à leurs revendications, notre interlocuteur dit que : « la loi est claire et qu’ils n’ont qu’à s’y soumettre », assurant avoir pris la décision de ne sanctionner aucun travailleur et que le dialogue est la seule voie de règlement des difficultés et non pas la violence.
Â. Mesmoudi.
Source : le quotidien algérien d’expression arabophone El Khabar, page 5, édition du 28 septembre 2003,

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